Les politiques climatosceptiques mettent "en péril" la décarbonation du secteur aérien

La vice-présidente de l'Iata a déclaré ce dimanche que l'émergence de politiques climatosceptiques mettaient en péril la décarbonation du secteur aérien à laquelle les compagnies se sont engagées d'ici à 2025. Marie Owens Thomsen pointe également l'utilisation d'énergie fossile encouragée par Donald Trump.
Les politiques climatosceptiques mettent "en péril" la décarbonation du secteur aérien à laquelle les compagnies se sont engagées d'ici à 2050, a prévenu dimanche la principale association de ces transporteurs, l'Iata.
L'émergence de dirigeants privilégiant les énergies fossiles, comme le président américain Donald Trump, et des reculs réglementaires récents, constituent "évidemment un revers", a déclaré la vice-présidente de l'Iata chargée du développement durable, Marie Owens Thomsen.
"Je ne pense pas toutefois que cela va arrêter ou faire régresser" les efforts pour un secteur aérien décarboné, a ajouté Mme Thomsen lors d'une conférence à New Delhi, où l'Iata organise jusqu'à mardi de grandes réunions, dont son assemblée générale annuelle lundi.
Le secteur aérien ne doit plus contribuer en 2050 au réchauffement climatique
Mais "cela va ralentir les progrès. Vous pourriez dire que c'est déjà une mauvaise chose, et l'échéance de 2050 arrive très vite. Donc cela met en péril le succès à l'horizon 2050", a-t-elle ajouté.
Aujourd'hui responsable de 2,5 à 3% des émissions mondiales de CO2, le secteur aérien ne doit plus contribuer en 2050 au réchauffement climatique, ont décidé en 2022 les 193 Etats de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), une agence de l'ONU.
Les membres de l'Iata avaient précédé l'OACI d'un an, lors de leur assemblée générale de 2021, pour se fixer cet objectif ambitieux et nécessitant des investissements colossaux. Pour parvenir à "zéro émission nette" d'ici au milieu du siècle, les compagnies comptent à 65% sur des carburants d'origine non fossile (SAF, leur acronyme en anglais).
Cependant, ces produits sont encore trois à quatre fois plus chers que le kérosène issu du pétrole. Certains pays encouragent la formation de filières de production, tandis que l'Union européenne a fixé des mandats d'incorporation de SAF dans le kérosène.