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«Les parents sont dépassés» : à Rillieux-la-Pape, des mineurs âgés de 11 à 17 ans interpellés après des violences urbaines

Noémie Loiselle (correspondante en région Auvergne-Rhône-Alpes) - Mis à jour le . 2 min

Depuis plus d’une semaine, la commune de Rillieux-la-Pape est secouée par une série de violences. Dix jeunes, dont un enfant de 11 ans, ont été interpellés. Face à cette escalade, les habitants s’interrogent sur la responsabilité des parents, tandis que les autorités locales envisagent des mesures fortes.

Rillieux-la-Pape est le théâtre de violences urbaines. Feux de poubelles, coupures d'éclairage public, caillassages visant des véhicules de police... Mardi soir, le commissariat de la ville a été visé par des jets de pierre et des tirs de cocktails molotov. Depuis le début de semaine, dix individus ont été interpellés, dont neuf mineurs, âgés de 11 à 17 ans.

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"Les enfants sont de plus en plus violents"

Onze ans : c'est l’âge du plus jeune des mineurs interpellés après une série de violences urbaines dans la commune. Un chiffre qui choque les habitants. "Qu'est-ce que font les enfants le soir, c'est toujours la même question ! À 11 ans, les enfants doivent être chez eux. Je n'ai jamais vu ça, jamais. On a manqué de respect aux forces de l’ordre !" lance une habitante.

Face à ces violences impliquant des enfants de plus en plus jeunes, les habitants s’interrogent sur la responsabilité des parents. "Je pense que les parents ont quand même leur rôle à jouer. C'est vraiment un laisser-aller des parents", estime un riverain. "Parfois, les parents sont dépassés, les enfants sont de plus en plus violents, de plus en plus agressifs", ajoute une autre.

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"Ces jeunes sont déresponsabilisés, réfractaires à toute autorité"

Des mineurs qui sont de plus en plus impliqués dans les violences urbaines en France, explique Eric Henry, délégué national du syndicat Alliance Police nationale. "Ces jeunes sont déresponsabilisés, réfractaires à toute autorité. C'est en ce sens qu'il faut absolument responsabiliser les parents par des mesures qui peuvent être d'ordre financier, comme des amendes, ou par la suppression ou la diminution des aides sociales."

Le maire, Alexandre Vincendet, va convoquer les parents des mis en cause afin de leur proposer un accompagnement parental. En cas de refus, il souhaite suspendre les aides municipales et, en cas de condamnation judiciaire, engager une procédure d’expulsion de leur logement social.

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Alliance Police nationale appelle à mettre fin à l'excuse de minorité

Le syndicat Alliance Police nationale appelle à un durcissement du droit pénal des mineurs. Il souhaite que la comparution immédiate soit possible pour les jeunes de 16 à 18 ans auteurs de délits aggravés ou de crimes, selon la gravité des faits. "Ce n’est pas une obligation, mais cela doit être possible dès le premier passage à l’acte", explique Eric Henry, délégué national du syndicat. Il réclame également la fin de "l’excuse automatique de minorité" pour les 13-16 ans auteurs de délits aggravés ou de crimes.

Par ailleurs, le syndicat plaide pour l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, qui rappelle que "dès 16 ans, on peut passer le permis de chasse ou le code de la route, et à 17 ans le permis de conduire. L’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. On considère déjà que les jeunes sont aptes à comprendre ce qu’ils font", souligne Éric Henry.

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Alliance Police nationale estime que des peines d’emprisonnement fermes doivent pouvoir s’appliquer aux 16-18 ans, notamment pour les agressions contre les personnes dépositaires de l’autorité publique ou chargées d’une mission de service public. Ces sanctions doivent être "rapides, immédiates, pédagogiques" pour empêcher que les jeunes "s’enfoncent durablement dans la spirale délinquante", conclut Eric Henry.