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Irlande du Nord : une ville secouée par des violences à caractère raciste après une tentative de viol

Europe 1 avec AFP . 3 min
Irlande du Nord : une ville secouée par des violences à caractère raciste après une tentative de viol
Irlande du Nord : une ville secouée par des violences à caractère raciste après une tentative de viol © Oli SCARFF / AFP

Suite à l'inculpation de deux adolescents pour une tentative de viol contre une jeune fille, des habitations ont été incendiées et 15 policiers ont été blessés lundi soir en Irlande du Nord lors d'attaques à motivation raciste selon les forces de l'ordre. Selon les médias britanniques, les deux jeunes de 14 ans ont comparu lundi devant la justice.

Des habitations ont été incendiées et 15 policiers ont été blessés lundi soir en Irlande du Nord lors d'attaques à motivation raciste selon les forces de l'ordre, consécutives à l'inculpation de deux adolescents pour une tentative de viol contre une jeune fille.

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Selon les médias britanniques, les deux jeunes de 14 ans ont comparu lundi devant la justice pour cette tentative de viol qu'ils sont accusés d'avoir commise samedi, et s'exprimaient par l'intermédiaire d'un interprète roumain.

Les violences ont éclaté lundi soir à Ballymena, ville de 31.000 habitants située à une cinquantaine de km au nord-ouest de Belfast où vit une importante population immigrée, à l'issue d'un rassemblement en soutien à la victime et à sa famille. 

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Parmi les policiers blessés, certains ont dû être hospitalisés pour être soignés, ont indiqué mardi les forces de l'ordre dans un communiqué. Un homme de 29 ans a été arrêté et placé en garde à vue. 

"Cette violence était clairement motivée par des considérations raciales et visait une minorité ethnique, ainsi que la police", a déclaré Ryan Henderson, un responsable de la police de la province britannique, en condamnant ces attaques "dans les termes les plus fermes".

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Lors d'une conférence de presse dans l'après-midi, il s'est inquiété de "la montée des attaques haineuses à caractère racial en Irlande du Nord".

"Déménager"

Interrogée par l'AFP, Cornelia Albu, 52 ans, une ressortissante roumaine habitant en face de l'une des habitations incendiées, exprime sa peur.

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"La nuit dernière, c'était insensé, tellement de gens sont venus ici pour mettre le feu à cette maison", raconte cette femme, qui vit en Irlande du Nord depuis neuf ans.

"Ma famille a été vraiment effrayée, maintenant il nous faut déménager, car on ne sait pas ce qui peut se passer après cela", ajoute cette mère de deux enfants, employée dans une usine. Elle se demande toutefois "si quelqu'un acceptera de les loger car (ils sont) Roumains".

A l'issue du rassemblement qui avait commencé dans le calme, des individus cagoulés ont construit des barricades dans la rue et attaqué des maisons, avant de s'en prendre aux forces de l'ordre, en jetant dans leur direction des cocktails Molotov et des briques notamment, indique la police. Deux véhicules de police ont subi des dégâts.

Quatre maisons ont été endommagées par des incendies, selon la police. D'autres habitations et commerces ont vu leurs fenêtres brisées et leurs portes enfoncées. 

La nuit a été "terrifiante", témoigne sous couvert de l'anonymat une femme de 22 ans qui habite à côté d'une maison incendiée, dans le même quartier de Clonavon.

Sécurité renforcée

"Les gens s'en prenaient aux étrangers, peu importe qui ils étaient, peu importe s'ils étaient innocents", décrit-elle.

Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des individus masqués forcer des portes, briser des fenêtres d'habitations et jeter des projectiles vers des véhicules de police.

La présence policière sera renforcée dans les jours qui viennent à Ballymena "pour protéger les communautés" visées et "prévenir tout futur désordre", ont indiqué les forces de l'ordre. 

L'Irlande du Nord a été secouée à l'été dernier, comme d'autres endroits du Royaume-Uni, par des émeutes anti-immigration à la suite des meurtres de trois fillettes dans une attaque au couteau, dans le nord-ouest de l'Angleterre. 

Pour un habitant, Mark, 24 ans, qui n'a pas voulu donner son nom de famille, la tentative de viol pendant le week-end était "juste une étincelle".

"Les étrangers ici ne sont pas respectueux des gens du coin, ils viennent ici sans s'intégrer", affirme-t-il.

Un autre habitant, monté sur une échelle, accroche un drapeau britannique devant sa maison "par précaution, pour que les gens sachent que ce n'est pas un étranger qui vit ici". 

"Ballymena a une importante population immigrée, beaucoup de gens travaillent dans la ville et fournissent un excellent travail", a déclaré le maire, Jackson Minford, à l'AFP. 

Downing Street a jugé "très préoccupants" les incidents, exprimant son soutien aux victimes des violences et aux policiers blessés.