Guerre en Ukraine : au moins trois morts dans des frappes d'ampleur sans précédent à Kharkiv

Des frappes russes sur les villes ukrainiennes de Kharkiv et de Kherson ont fait cinq morts et au moins 17 blessés dans la nuit de vendredi à samedi, ont annoncé les autorités locales. Trois personnes ont péri dans une attaque d'une ampleur sans précédent sur Kharkiv, deux ont été tuées à Kherson.
Trois personnes ont été tuées et au moins 17 blessées dans des frappes russes d'une ampleur sans précédent sur Kharkiv, a indiqué samedi Igor Terekhov, maire de la deuxième ville d'Ukraine. La cité a subi "l'attaque la plus puissante depuis le début de la guerre" en février 2022, a annoncé l'élu, faisant état d'"au moins 40 explosions" en un bref laps de temps.
Plusieurs localités touchées
"L'ennemi frappe simultanément avec des missiles, des drones Shahed et des bombes aériennes guidées", a détaillé M. Terekhov, selon qui au moins 48 Shahed, deux missiles et quatre bombes guidées ont été employés. Deux personnes ont été tuées dans le district de Kyivsky et au moins 17 au total ont été blessées, a-t-il rapporté dans un bilan diffusé en fin de nuit.
Un couple de quinquagénaires a par ailleurs péri dans l'attaque qui a touché deux immeubles à Kherson, dans le sud, selon le gouverneur de la région du même nom, Oleksandr Prokudin. Deux personnes ont été blessées, ainsi que deux autres dans la région de Dnipropetrovsk (est).
Kharkiv, ville cible
Ville à majorité russophone de plus de 1,4 million d'habitants avant la guerre, Kharkiv est située à moins de 50 kilomètres de la frontière russe, dans le nord-est de l'Ukraine, et fait régulièrement l'objet de frappes nocturnes, comme la plupart des autres villes du pays. Jeudi, 18 personnes dont quatre enfants avaient été blessées dans des frappes russes sur Kharkiv.
La Russie avait mené dans la nuit de jeudi à vendredi à l'échelle du pays une de ses attaques les plus massives depuis le début de la guerre, avec 407 drones et 45 missiles, selon l'armée ukrainienne.
Le bilan de cette attaque s'est alourdi samedi à au moins cinq morts avec la découverte du corps d'une jeune femme dans des décombres à Loutsk, près de la frontière polonaise.
Une "riposte" russe
Moscou a évoqué vendredi "une riposte" après les attaques ukrainiennes qui ont visé dimanche plusieurs aérodromes russes loin du front, destruction de plusieurs bombardiers à la clé. Ces frappes interviennent à un moment où les négociations de paix sont dans l'impasse après un deuxième cycle de pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens à Istanbul lundi, qui n'ont pas abouti à un cessez-le-feu.
Signe de l'intransigeance de Moscou, tandis que les exigences des deux camps semblent inconciliables, le Kremlin a présenté l'invasion de l'Ukraine, qu'il a déclenchée en février 2022, comme "une question existentielle". "Pour nous, c'est une question existentielle, celle de nos intérêts nationaux, de la sécurité, de notre avenir et de celui de nos enfants", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Le ministère russe de la Défense a dit avoir détruit dans la nuit 36 drones ukrainiens dans les régions de Moscou, de Koursk et de Smolensk notamment. Cette attaque a conduit à la fermeture momentanée du principal aéroport de Moscou, Cheremetievo, selon les autorités aériennes.
Échange de prisonniers
Les forces russes, qui occupent environ 20% du territoire ukrainien, bombardent quasi quotidiennement des villes ukrainiennes depuis 2022. En riposte, l'Ukraine mène également, quasiment chaque jour, des attaques aériennes en Russie.
Russes et Ukrainiens doivent procéder ce week-end à un échange de 500 prisonniers de guerre de chaque camp, après un précédent de 1.000 personnes de chaque côté en mai. Ils sont en outre convenus de remettre les corps sans vie de milliers de militaires.