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Emmanuel Macron va dire non à la «prédation» de Trump dimanche au Groenland

Europe 1 avec AFP . 3 min
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Le président français Emmanuel Macron promet d'envoyer un signal fort dimanche à Donald Trump depuis ce territoire autonome du Danemark. © Alejandro Martinez Gonzalez / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le président français Emmanuel Macron promet d'envoyer un signal fort dimanche à Donald Trump depuis ce territoire autonome du Danemark convoité par le locataire de la Maison Blanche. "J'y vais pour dire : 'On est là, et on est prêt à se réinvestir pour pas qu'il y ait de la prédation'", a-t-il lancé à quelques jours de sa visite. 

"Le Groenland n'est pas à prendre", non à la "prédation" : le président français Emmanuel Macron promet d'envoyer un signal fort dimanche à Donald Trump depuis ce territoire autonome du Danemark convoité par le locataire de la Maison Blanche. "J'y vais pour dire : 'On est là, et on est prêt à se réinvestir pour pas qu'il y ait de la prédation'", a-t-il lancé à quelques jours de sa visite. 

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"Les abysses ne sont pas à vendre, pas plus que le Groenland n’est à prendre", avait-il déjà martelé lundi au sommet de l'ONU sur les océans à Nice. Emmanuel Macron sera le premier chef d'Etat étranger à s'y rendre depuis les menaces d'annexion du président américain. Donald Trump, invoquant des raisons de "sécurité internationale", promet de prendre possession de ce vaste territoire arctique "d'une manière ou d'une autre", sans exclure le recours à la force.

Le Groenland est riche en ressources minières, notamment métaux rares, et se trouve sur le chemin de nouvelles routes maritimes, du fait du réchauffement climatique, qui lui confèrent une importance stratégique majeure. À la différence du vice-président américain JD Vance, dont la visite le 28 mars sur l'île avait été perçue comme une provocation, Emmanuel Macron effectue ce déplacement "à l'invitation" des autorités danoises et groenlandaises, insiste la présidence française.

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"Solidarité européenne"

JD Vance s'était alors rendu sur la base militaire américaine de Pituffik mais avait dû renoncer à visiter le territoire groenlandais lui-même face au tollé déclenché sur place et au Danemark. Le déplacement du président français est "un signal en soi qui est fait à la demande des autorités danoises et groenlandaises", relève l'Elysée.

Emmanuel Macron sera porteur d'un message de "solidarité européenne et d'appui à la souveraineté et l’intégrité territoriale" du Groenland, poursuit l'Elysée. Il abordera aussi les "enjeux de sécurité arctique", de même que la fonte alarmante des glaciers et "l'arrimage" de ce territoire à "l'action européenne" afin de contribuer à son développement, dans "le respect de sa souveraineté".

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Face aux visées américaines, le Danemark a annoncé qu'il allait consacrer deux milliards d'euros au renforcement de la sécurité dans l'Arctique, zone stratégique en raison de la proximité russe et américaine, et l'Atlantique Nord. Le chef de l'Etat, qui s'y arrêtera sur le chemin du sommet du G7 au Canada, effectuera trois séquences autour de la capitale, Nuuk. Le Groenland, plus grande île du monde, est recouvert à 80% de glace.

À chaque étape, il sera accompagné du Premier ministre du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, et de la Première ministre danoise, Mette Frederiksen.  Il survolera d'abord un glacier alors que l'Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du monde et que la fonte des glaces pourrait induire, au rythme actuel, une hausse de 1,8 mètre du niveau des mers.

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Coopération avec l'UE

La France entend "réinvestir massivement dans les connaissances de ces écosystèmes", dans la tradition de l'explorateur Paul-Emile Victor, qui effectua ses premières expéditions au Groenland dès les années 30, relève l'Élysée.  Le chef de l'État se rendra ensuite dans une station hydroélectrique financée par l’UE puis à bord d'une frégate porte-hélicoptères danoise pour un entretien politique avec les deux Premiers ministres.

Contrairement au Danemark, le Groenland ne fait pas partie de l'Union européenne, mais est inscrit sur la liste des territoires d'Outre-mer associés à l'Union. "Ce sera l'occasion d'évoquer la meilleure architecture possible, la meilleure place possible ou le meilleur schéma de coopération possible entre l'Union européenne et le Groenland", indique l'Élysée.

JD Vance avait accusé le Danemark de n'avoir "pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland", notamment pas assez investi dans l'économie locale et "pas bien assuré sa sécurité". Le Danemark martèle de son côté que le Groenland "n'est pas à vendre". S'adressant aux dirigeants américains depuis l'immense île, la Première ministre avait lancé début avril : "Vous ne pouvez pas annexer un autre pays".

Si les principaux partis groenlandais sont favorables à l'indépendance du territoire à plus ou moins long terme, aucun ne soutient l'idée d'un rattachement aux États-Unis. La population (57.000 habitants, dont plus de 19.000 dans la capitale Nuuk) majoritairement inuite, rejette également toute perspective de devenir américaine, d'après un sondage publié fin janvier.