Trophées Europe 1 de l'Avenir 2025 : découvrez les candidats de la catégorie deepetch

Avec ses Trophées de l’Avenir, Europe 1 récompense chaque année des entreprises, des associations ou des collectivités locales pour leur audace, leur innovation et leur côté visionnaire. En lice pour le Trophée de la catégorie deeptech : Therasonic, Magic Genomix, Catsalyze, Chipiron.
Therasonic : La révolution française pour traiter les maladies du cerveau
Ingénieur et physicien, Benoît Larrat a passé une grande partie de sa carrière au sein du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique), où il s’est spécialisé dans les neurosciences et les neurotechnologies. Après des années de recherche sur les traitements des pathologies cérébrales, il décide en 2023 de franchir le cap de l’entrepreneuriat en créant Therasonic.
Un besoin médical urgent
Au fil de ses échanges avec des médecins et des patients, Benoît prend conscience de l’urgence médicale que représentent des maladies comme Alzheimer ou Parkinson. Il décide alors de passer à l’action.
Une technologie non invasive et ciblée
Therasonic développe une technologie innovante basée sur les ultrasons. Elle rend temporairement perméable la barrière hémato-encéphalique, permettant aux médicaments d’atteindre efficacement le cerveau — une prouesse jusqu’ici difficile à réaliser.
Concrètement, avant l’injection d’une chimiothérapie, un patient atteint d’une tumeur cérébrale reçoit quelques minutes d’ultrasons localisés sur la zone à traiter, via un ballon d’eau placé sur sa tête. Ce protocole améliore la diffusion du traitement et son efficacité.
Des applications multiples
Therasonic espère élargir l’usage de sa technologie au traitement des cancers du cerveau, mais aussi aux maladies neurodégénératives et génétiques. Avec cette avancée, la start-up française ouvre une nouvelle voie dans la prise en charge des maladies cérébrales.
Magic Genomix : Une nouvelle ère pour le traitement du cancer
Frédéric Nahon débute sa carrière comme infirmier de bloc opératoire, d’abord dans l’armée en Polynésie, puis sur des plateformes pétrolières en mer du Nord. Il rejoint ensuite l’industrie pharmaceutique, où il gravit les échelons jusqu’à occuper des postes de direction dans une entreprise spécialisée en chirurgie robotique.
Une histoire personnelle à l’origine de Magic Genomix
L’idée de créer Magic Genomix naît d’un drame personnel. « Il y a quelques années, un de mes amis a été diagnostiqué d’un cancer du poumon métastatique. Il a reçu une chimiothérapie, mais le traitement l’a tellement affaibli qu’il est décédé cinq mois plus tard », raconte Frédéric.
Conscient que certains traitements peuvent nuire plus qu’aider, il décide d’agir.
L’IA au service des traitements anti-cancéreux
Magic Genomix développe un logiciel d’intelligence artificielle capable de prédire la réponse des patients à la chimiothérapie. Grâce à une simple biopsie tumorale, la technologie analyse le séquençage ADN pour calculer un indice d’instabilité génomique.
Dans ces cas, les médecins peuvent envisager des alternatives comme l’immunothérapie. La solution est actuellement en phase de test dans plusieurs hôpitaux français.
Magic Genomix incarne une nouvelle approche du traitement du cancer, fondée sur la précision, la personnalisation et l’espoir.
Catsalyze : L’innovation au service de l’industrie des arômes
Du sport de haut niveau à l’entrepreneuriat scientifique
Pharmacien de formation, Louis Bezert a aussi été rugbyman professionnel dans la Drôme. Très tôt attiré par l’entrepreneuriat, il fonde une société de relocation et d’aide à la mobilité professionnelle après ses études.
En janvier 2023, il lance à Nancy Catsalyze, une start-up spécialisée dans l’optimisation de la production d’arômes naturels, notamment la vanille. Cette technologie de rupture, développée en partenariat avec le CNRS et l’INSERM, s’appuie sur l’utilisation d’enzymes pour créer des réactions de synthèse.
Une biotechnologie au service de l’environnement
L’innovation de Catsalyze constitue une alternative plus propre aux méthodes issues de la pétrochimie. L’industrie chimique, qui consomme quotidiennement 2 milliards de litres de pétrole, pourrait ainsi réduire considérablement son empreinte carbone.
« Grâce à notre biotechnologie, la part du pétrole utilisée sera remplacée par une industrie plus verte ».
L’entreprise cible les grands acteurs des secteurs des arômes et des parfums, avec pour ambition de devenir un leader français dans la production d’enzymes tout en contribuant activement à la transition écologique.
Chipiron : L’imagerie médicale de demain, accessible à tous
Un projet né d’un besoin de sens
Après avoir lancé une première start-up dans la géolocalisation en milieu clos, notamment pour les supermarchés, Evan Kervella réalise que travailler pour la grande distribution ne le motive pas. Il souhaite désormais entreprendre dans un domaine à fort impact, comme la santé ou le climat. C’est ainsi qu’il fonde Chipiron, une start-up qui ambitionne de démocratiser l’imagerie médicale.
Le concept de Chipiron
Le projet part d’un double constat : l’IRM est l’outil d’imagerie le plus performant pour poser des diagnostics, mais il reste coûteux et difficilement accessible. Les machines actuelles fonctionnent avec des champs magnétiques très puissants, nécessitant des infrastructures lourdes (renforcement du sol, blindage des pièces), ce qui en limite la diffusion.
Chipiron a relevé le défi technique : supprimer le besoin de champ magnétique intense. Résultat, leur IRM est installable en une journée, sans modification structurelle du bâtiment.
Impact concret pour les patients
Au-delà de l’accessibilité financière, la technologie de Chipiron élargit aussi l’accès aux patients. Les IRM classiques sont souvent inadaptées pour certaines populations : obèses, claustrophobes, ou encore personnes porteuses de pacemakers. Leur machine lève ces barrières.
La start-up, aujourd’hui dotée de plusieurs prototypes, entre dans la dernière phase de recherche et développement. Un premier déploiement en hôpital est prévu d’ici la fin de l’année. Le dispositif coûtera environ 200 000 euros, contre 2 millions pour une IRM classique, avec un modèle économique basé sur la vente ou la location.