Fronde des taxis : les VTC se retrouvent malgré eux dans le viseur du gouvernement
La crise des taxis va-t-elle avoir des conséquences pour les chauffeurs VTC ? Alors que la réforme des tarifs du transport sanitaire a provoqué la colère des chauffeurs, le gouvernement souhaite répondre néanmoins à une partie de leurs revendications et propose d'imposer des pauses aux VTC. Une idée qui provoque l'incompréhension du côté des premiers concernés.
Les VTC vont-ils être les victimes collatérales de la colère des taxis ? Après les manifestations et grèves des chauffeurs de taxis en colère contre la réforme des tarifs du transport sanitaire, le gouvernement a voulu leur donner des contreparties en répondant à certaines de leurs demandes concernant leurs concurrents directs, les VTC.
Objectif pour le gouvernement : mieux réguler le secteur, notamment face aux fraudes de certains chauffeurs, qui ne payent pas leurs cotisations sociales ou qui utilisent de fausses cartes pour transporter des passagers.
Vers la création de "tensions entre taxis et VTC"
L'une des mesures choc du gouvernement serait d'imposer une pause de 15 ou 30 minutes entre chaque nouveau client. Une mesure à l'opposé du modèle actuel des chauffeurs VTC qui enchaînent les courses, en étant connectés sur 2 ou 3 plateformes de réservation.
Une telle annonce contre la maraude électronique avait déjà retoqué par le Conseil d'État en 2014. Pas de quoi apaiser déplore Brahim Ben Ali, secrétaire général du 1er syndicat de chauffeurs, FO-INV. "Peut-être qu'ils vont faire ça pour faire plaisir aux chauffeurs de taxi, mais ça va créer des tensions entre les chauffeurs de taxi et de VTC", estime-t-il au micro d'Europe 1.
Pas une réponse à la crise que traverse le secteur des taxis
Lutter contre la fraude, Simon Dabadie, directeur général de Heetch France n'a rien contre, mais le timing des annonces de la part du gouvernement pose clairement question. "Je ne pense que ce soit les taxis qui doivent dicter ce qu'il se passe dans le secteur du VTC. On est vraiment en train de faire des VTC le bouc émissaire facile du secteur du transport pour résoudre une crise qui ne les concerne pas, qui est la crise du transport sanitaire", insiste-t-il.
Et avec les autres plateformes comme Uber ou Bolt, ils pourront faire entendre leurs arguments cet après-midi, avant le retour, demain, des taxis, qui brandiront à nouveau la menace de la grève s'ils ne sont pas entendus.