Fin du démarchage téléphonique : 50.000 emplois directs menacés
Le Sénat a définitivement adopté l’interdiction du démarchage téléphonique sans consentement. Pour permettre à l’ensemble des acteurs économiques qui utilisent le démarchage téléphonique de se préparer, la loi n’entrera en vigueur qu’en août 2026. Un délai bienvenu car le texte fragilise de très nombreux emplois.
Les appels commerciaux non sollicités vivent leurs derniers mois. Mercredi, le Sénat a validé la fin du démarchage téléphonique sans accord préalable du consommateur. Une victoire pour les usagers régulièrement dérangés, mais un choc pour tout un pan de l’économie. La loi entrera en vigueur en août 2026, laissant un sursis aux entreprises concernées.
Un coup dur pour l'emploi
Le secteur de la prospection téléphonique emploie actuellement 55.000 personnes, réparties entre les centres d’appel et les services internes des entreprises. Selon Caroline Adam, déléguée générale du syndicat des centres d’appel, 8.500 emplois pourraient disparaître rien que dans les TPE et PME. Certaines structures, totalement dépendantes du démarchage, risquent même de fermer.
Pour la députée écologiste Delphine Batho, qui soutient la loi, la protection des citoyens prime : "Mon état d’esprit, c’est que les ressources humaines soient redéployées vers un service client décent et humain". Elle critique notamment l’impossibilité de joindre des interlocuteurs réels au sein des entreprises.
Les 150.000 professionnels de la vente directe à domicile — dans l’habitat, la gastronomie ou encore l’énergie — devront, eux aussi, revoir leurs méthodes. Hors relation contractuelle existante, ils seront désormais tenus d’obtenir un consentement écrit avant tout appel.