Festival de Cannes : «Un simple accident» remporte la Palme d'or de la 78e édition, voici le palmarès complet

Le jury de la 78e édition du festival, présidé par Juliette Binoche, a remis ses nombreuses récompenses à Cannes. "Un simple accident" remporte la Palme d'or. Ce film de Jafar Panahi succède à "Anora" de Sean Baker. Après onze jours de compétition, le jury a dévoilé ce samedi le palmarès. Voici les lauréats de cette 78e édition.
Année de la consécration pour Un simple accident. Ce film de Jafar Panahi remporte la Palme d'or de la 78 édition du Festival de Cannes. Ces onze jours de compétition n'avaient pas démarqué de favoris évidents parmi les 22 longs-métrages sélectionnés, selon la presse spécialisée.
Le Festival de Cannes a tranché dans le vif samedi soir en sacrant Un simple accident de Jafar Panahi, une œuvre percutante tournée en cachette dans un Iran autoritaire. Le réalisateur de 64 ans, longtemps empêché de voyager, a pu fouler pour la première fois depuis quinze ans le tapis rouge cannois pour recevoir la Palme d’or des mains de Juliette Binoche et de Cate Blanchett.
Un thriller politique et moral
Dans ce onzième long-métrage, Jafar Panahi ausculte les plaies de la société iranienne à travers un thriller psychologique où d’anciens prisonniers croisent le chemin de leur bourreau. Le film dénonce frontalement l’arbitraire des forces de sécurité, tout en interrogeant la frontière entre justice et vengeance.
Tourné sans autorisation officielle, le film brave les règles de la République islamique : plusieurs comédiennes y apparaissent sans voile, geste lourd de sens dans un pays où ce choix peut mener à l’emprisonnement.
Un retour risqué en Iran
Jafar Panahi, qui a déjà connu deux séjours en prison en Iran, a promis de rentrer chez lui après le festival. Une décision qui inquiète, tant son œuvre et sa notoriété en font une cible potentielle pour les autorités. À ce jour, nul ne sait quelle sera leur réaction.
Avec cette Palme d'or, Jafar Panahi devient le deuxième cinéaste iranien couronné à Cannes, après Abbas Kiarostami en 1997. L’an dernier déjà, Cannes avait distingué un autre dissident, Mohammad Rasoulof, arrivé clandestinement sur la Croisette avant de choisir l’exil.
Le palmarès de la 78e édition du Festival de Cannes :
- La Palme d'or revient à Un simple accident, de Jafar Panahi.
- Le Grand Prix est décerné à Sentimental Value, de Joachim Trier.
- Le Prix d’interprétation féminine consacre Nadia Melliti pour son rôle dans La Petite Dernière, de Hafsia Herzi.
- Le Prix d’interprétation masculine remis à Wagner Moura pour son rôle dans L’Agent secret, de Kleber Mendonça Filho.
- Le Prix spécial du jury décerné à Resurrection, de Bi Gan.
- Le Prix du meilleur scénario revient à Jean-Pierre et Luc Dardenne, pour Jeunes mères.
- Le prix de la Caméra d’or est décerné à The President’s Cake, de Hasan Hadi.
- La Palme d’or du court-métrage remise à I’m Glad You’re Dead Now, de Tawfeek Barhom.
- Le Prix du jury remis à Sirat, d’Olivier Laxe, et à Sound of Falling, de Mascha Schilinski.
- Le Prix de la mise en scène est attribué à L’Agent secret, de Kleber Mendonça Filho.
Les frères Dardenne étaient en lice pour devenir les premiers cinéastes à compter trois Palmes d'or à leur palmarès, après Rosetta en 1999 et L'Enfant en 2005.
La vaste coupure de courant qui a affecté les Alpes-Maritimes de la matinée au milieu d'après-midi n'a pas annulé la cérémonie, mais a perturbé les échanges avec le jury, qui était retranché dans une villa dans les hauteurs de la ville pour délibérer.