Rapport sur les Frères musulmans : la difficulté à combattre l’entrisme dans le sport

Le rapport sur les Frères musulmans, dévoilé mercredi à l’issue du Conseil de défense, anime le débat public. Le tableau des 73 pages de la note est édifiant et laisse penser que la France est infiltrée par de nombreux réseaux islamistes. Un secteur est particulièrement impacté, le sport.
Après la publication de la note confidentielle sur les Frères musulmans, nul doute, le tableau est édifiant : la France est infiltrée par de nombreux réseaux islamistes. Et un domaine en particulier : le sport. Les associations et clubs sont devenus aujourd’hui des terrains de jeu pour les Frères Musulmans qui font prospérer leurs pratiques communautaires. Mais pourquoi est-il aujourd’hui très difficile de lutter contre l’entrisme islamiste dans le sport ?
Trop d'incohérence
D’abord, en raison d’un manque de cohérence. Il n’y a pas, en France, de règles fixes parmi les fédérations. Sur les 120 entités sportives, il y a 120 règlements différents. "Vous n’avez pas le droit de porter le voile au basket puisque le règlement de la fédération française de basket l’interdit. Par contre, c’est autorisé au handball. Soit on a tous les mêmes règles soit on n’a pas tous les mêmes règles mais il faut arriver à avoir de la cohérence pour appliquer les valeurs de la République dans notre pays", réclame Médéric Chapitaux, sociologue spécialisé dans les questions de séparatisme.
Du fait de cette absence de règles communes, difficile de sanctionner les clubs aux pratiques communautaires. Pourtant une proposition de loi visant à interdire le voile dans le sport est bien sur la table. Mais pour Médéric Chapitaux, il y a un manque de volonté politique pour l’adopter.
"Cette loi qui devait passer très vite à l’Assemblée nationale, on en entend plus parler, elle n’est toujours pas passée, et comme on est parti, on va démarrer la saison sportive 2025/2026 sans qu’elle soit votée. Donc ça va être de nouveau des problématiques à gérer pour les présidents de clubs et les arbitres", déplore-t-il.
Une absence de cadre juridique clair qui fait qu’aujourd’hui les clubs et associations aux pratiques communautaires ne sont presque jamais inquiétés. Sur les 150.000 entités sportives, seules quatre ont été sanctionnées ou fermées ces deux dernières années.