Une association à Marseille privée de subvention pour usage de l’écriture inclusive
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de suspendre pour deux ans la subvention de 75.000 euros accordée à l’association de formation audiovisuelle Kourtrajmé Marseille. En cause : l’utilisation de l’écriture inclusive dans ses supports de communication, considérée comme contraire aux règles de la collectivité.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de retirer, pour les deux prochaines années, la subvention de 75.000 euros qu’elle versait à l’association de formation audiovisuelle Kourtrajmé Marseille. En cause : l’usage de l’écriture inclusive dans ses supports de communication, jugé incompatible avec les règles de la collectivité.
"L'utilisation de cette écriture est rédhibitoire pour l'attribution de subventions", plaide Franck Allisio, président du groupe RN à la région, qui a poussé pour que la majorité de Renaud Muselier appliquent une règle adoptée en ce sens en 2023.
"Parce que l'écriture inclusive, c'est un combat idéologique, c'est un combat d'extrême gauche qui vise à détruire notre société. C'est la victoire du bon sens. On ne votera jamais des subventions. L'argent du contribuable ne doit pas servir à les subventionner cette association", s'alarme-t-il.
"Le combat de nos écoles, ce n'était pas d'avoir de l'écriture inclusive"
Marie Antonelle Joubert, directrice et fondatrice de l'association Kourtrajmé Marseille qui forme 35 jeunes parents, se défend de faire de l'idéologie ou de la politique, mais ne retirera certainement pas l'écriture inclusive de ses outils de communication.
"Refaire des sites web, des plaquettes, ça va nous coûter énormément de temps et d'argent. On a quand même la sensation que c'est une volonté politique qui est derrière. Si on cède sur ça, est-ce qu'ils vont nous demander autre chose après ? Nous, on travaille sur l'insertion des jeunes dans l'audiovisuel. Le combat de nos écoles, ce n'était pas d'avoir de l'écriture inclusive. En revanche, être attaqué sur quelque chose qui n'a rien à voir avec la subvention qu'on touche, ça nous soulève une question", pointe-t-elle du doigt.
Et l'association estime pouvoir survivre sans ce financement, demande tout de même être reçue par le président de région.