Loi Duplomb : le texte torpillé par la gauche, la ministre de l'Agriculture en porte-parole du monde rural
Soutenue par le gouvernement et les agriculteurs, la proposition de loi visant à assouplir les règles sur l’usage des néonicotinoïdes est contestée par les écologistes et LFI. La ministre de l’Agriculture dénonce une stratégie d’obstruction et appelle au respect de la liberté de vote.
Le destin de la loi Duplomb très incertain. Terreau d'une bataille politique au Parlement, la proposition de loi dite "Duplomb", dont une mesure-phare réintroduit à titre dérogatoire un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, est visée par près de 3.500 amendements, dont une forte majorité venant des écologistes.
Le nombre n'est pas définitif : des amendements peuvent encore être retirés ou déclarés irrecevables parce qu'ils constituent une charge pour les finances ou qu'ils sont considérés comme trop éloignés du texte, déjà adopté à la chambre haute à l'initiative du Sénateur LR Laurent Duplomb.
Mais ils témoignent de la volonté d'une partie de la gauche et des écologistes de combattre, et ce "pied à pied, alinéa par alinéa", selon les mots de la députée écologiste et ancienne ministre Delphine Batho. Les écologistes ont déposé près de 1.500 amendements, les Insoumis près de 800.
"Pourtant, c'est vital pour nous"
Concrètement, la gauche a torpillé le texte en commission. Faciliter le stockage de l'eau pour éviter les sécheresses, supprimé, permettre l'accès à de nouveaux pesticides, supprimé, agrandir la taille des élevages agricoles, supprimé... La FNSEA accuse les députés d'avoir vidé le texte de son intérêt. "Pourtant, c'est vital pour nous", ajoute le syndicat, très inquiet de la situation.
Invité d'Europe 1, ce jeudi, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a pris le rôle de porte-parole du monde rural. "Ce qu'ils n'admettent pas, c'est l'obstruction. Vous savez que les écolos et les Insoumis ont déposé des milliers d'amendements pour empêcher le texte d'aller à son terme. Ce n'est pas acceptable", dénonce-t-il.
Pour l'instant, il est impossible de connaître l'issue du vote, mais si le gouvernement souhaiter adopter ce projet de loi et contrer l'offensive de la gauche, il faudra une très forte mobilisation de la droite et du Rassemblement national.