Frères musulmans : Bruno Retailleau promet une «meilleure organisation» de l'Etat face à l'islamisme

Face au rapport de 73 pages sur les Frères musulmans, Bruno Retailleau a promis mercredi "une meilleure organisation" de l'Etat face à l'islamisme. Pour cela, le ministre de l'Intérieur souhaite "un vrai chef de file en matière de renseignement" et un parquet administratif pouvant diligenter des dissolutions.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a promis mercredi "une meilleure organisation" de l'Etat face à l'islamisme, avec "un vrai chef de file en matière de renseignement" et un parquet administratif pouvant diligenter des dissolutions.
"Il faut bien entendu prendre ce problème à bras le corps", a affirmé le ministre lors des questions au gouvernement au Sénat, alors qu'un Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron s'est penché dans la matinée sur un rapport consacré aux Frères musulmans et à l'islamisme politique.
Un rapport "alarmant"
"Ce rapport est alarmant" et il "indique qu'il y a deux menaces" contre "les régimes républicains de nos institutions" et "la cohésion nationale", a affirmé le nouveau président des Républicains. "Ce qui devra être proposé dans les mois à venir, dans les semaines à venir, c'est une meilleure organisation de l'État, avec un vrai chef de file en matière de renseignement et un parquet administratif au ministère de l'Intérieur pour diligenter des dissolutions et des entraves administratives", a ajouté le ministre.
Précisant le dispositif dans une interview au Parisien, il a assuré que "comme nous l'avons fait pour le terrorisme et pour le narcotrafic, nous mettrons en place un chef de file pour la communauté du renseignement avec la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) et la DRPP (Direction des renseignements de la préfecture de police de Paris)".
"On a des trous dans la raquette"
Agir contre les circuits financiers est "capital" mais en la matière "on a des trous dans la raquette", a également affirmé Bruno Retailleau. Il a aussi évoqué "une stratégie de sensibilisation du grand public" tout en estimant qu'"il faudra former les fonctionnaires" et "les élus locaux".
"Je veux qu'on avance sur la question des carrés confessionnels dans les cimetières, sur la question de la lutte contre les actes anti-musulmans, ou celle des aumôniers musulmans dans les centres pénitentiaires", a-t-il également assuré. "Attention aux confusions, s'attaquer à l'islamisme, ce n'est pas s'attaquer à l'islam ni aux musulmans. Nos compatriotes de confession musulmane ont le droit d'exercer leur culte dans les conditions compatibles avec la République", a-t-il ajouté.
Le sport dans le viseur
Le ministre a par ailleurs assuré avoir "énormément de remontées de terrain sur l'entrisme dans les associations sportives". "Aujourd'hui, il y a des prières dans les vestiaires, ou des clubs où les filles ne sont plus admises. On recense aujourd'hui environ 130 clubs concernés par l'entrisme islamiste, représentant 70.000 licenciés, mais ce chiffre est sans doute très en dessous de la réalité", a-t-il assuré au Parisien.
Ce rapport, dont l'AFP a obtenu copie, fait état d'une "menace pour la cohésion nationale" avec le développement d'un islamisme "par le bas", au niveau des associations et des municipalités, de la part des Frères musulmans. Présentée comme "la branche nationale des Frères musulmans en France", la Fédération des Musulmans de France a vivement dénoncé dans un communiqué des "accusations infondées" et mis en garde contre des "amalgames dangereux".