Droit du sol, identité nationale : Hollande appelle Bayrou à «agir» plutôt qu'à «ouvrir des débats»
Il est "inutile" de débattre sur la question du droit du sol, a estimé François Hollande ce dimanche. L'ancien président de la République a aussi appelé le gouvernement à ne pas tomber dans la "cacophonie", en exhortant François Bayrou à "prendre des décisions" plutôt qu'à "ouvrir des débats".
L'ancien président de la République François Hollande a jugé dimanche "inutile" de débattre sur la question du droit du sol, un des "principes fondamentaux de la République", appelant le gouvernement à ne pas tomber dans "la cacophonie" mais à "agir".
"C'est un débat inutile, il y a des règles qui existent dans notre pays, qui sont républicaines", a relevé sur BFMTV le député de Corrèze, interrogé sur la volonté du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Gérald Darmanin de modifier la Constitution pour réformer le droit du sol en France.
Hollande demande à Bayrou d'"agir" plutôt que d'"ouvrir des débats"
"Chacun connaît la situation politique, combien nous sommes devant des incertitudes et des risques. Est-ce que le pays a besoin de cacophonie ou de confusion? Ou est-ce qu'il a besoin de stabilité et d'action?", s'est-il interrogé. "Pour lutter contre l'extrême droite, il ne faut pas aller sur son terrain, il faut répondre aux difficultés des Français", a-t-il ajouté.
L'élu socialiste a exhorté François Bayrou, partisan d'un débat plus large sur l'identité nationale, à "prendre des décisions", à "agir", plutôt qu'à "ouvrir des débats".
Le patron du PS Olivier Faure avait, lui, estimé qu'un débat sur l'identité nationale n'était "pas tabou", provoquant la colère des Insoumis qui multiplient les invectives contre les socialistes depuis que ces derniers n'ont pas voté la censure du gouvernement.
Le PS va déposer sa propre motion de censure après les propos du Premier ministre sur "le sentiment de submersion" migratoire. Ce texte n'est pas "fait pour faire tomber le gouvernement, mais pour s'opposer à la politique gouvernementale" car il ne "peut pas être voté par le Rassemblement national", a relevé François Hollande.
Le référendum ne doit en aucun cas devenir "un QCM"
Interrogé sur le référendum demandé par le RN sur l'immigration, l'ancien chef de l'Etat a souligné que cela n'entrait pas dans le champ de l'article 11 de la Constitution qui limite les questions possibles à des enjeux sociaux ou économiques.
Quant à la possibilité d'une consultation populaire en 2025, évoquée lors de ses vœux par Emmanuel Macron, François Hollande a évoqué comme sujet possible la question de la fin de vie.
Le référendum doit répondre à une question fermée, "est-ce que vous approuvez une proposition de loi ou un projet de loi", "cela ne doit en aucun cas devenir "un QCM" (questionnaire à choix multiples), a-t-il lancé à l'adresse de son successeur. "Être président de la République, ce n'est pas utiliser tous les articles de la Constitution", a-t-il ajouté en référence à la dissolution décidée en juin dernier par Emmanuel Macron.