Le chef de la diplomatie russe émet des doutes sur le choix du Vatican comme lieu de pourparlers avec l'Ukraine

Alors que la tenue d’une deuxième réunion entre la Russie et l’Ukraine alimente les spéculations diplomatiques, Sergueï Lavrov a exprimé vendredi ses réserves sur l’éventualité d’un sommet au Vatican. Le chef de la diplomatie russe estime qu’un tel cadre ne serait "pas élégant" pour des pays orthodoxes. Aucune décision n’a encore été arrêtée sur le lieu des discussions.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a émis vendredi des doutes sur le choix du Vatican comme potentiel lieu d'une deuxième réunion russo-ukrainienne, après que le pape Léon XIV, les Etats-Unis et l'Italie en aient avancé l'idée.
"Ce ne serait pas très élégant que des pays orthodoxes discutent en terre catholique de questions relatives à l'élimination des causes profondes" du conflit en Ukraine, a indiqué Sergueï Lavrov.
"Le Vatican lui-même ne serait pas très à l'aise dans ces conditions pour accueillir les délégations de deux pays orthodoxes", a-t-il ajouté.
Trump convaincu
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a ensuite affirmé que "pour l'instant, aucune décision ni accord n'a été pris concernant le prochain lieu des négociations".
Kiev et Moscou ont tenu en Turquie la semaine dernière leurs premiers pourparlers depuis 2022, année du début de l'assaut russe à grande échelle contre l'Ukraine.
La réunion avait une forte portée symbolique mais elle n'a pas permis d'obtenir un cessez-le-feu, notamment réclamé par Washington et Kiev, ou d'autres avancées majeures. La possibilité d'une deuxième réunion fait depuis l'objet d'intenses spéculations, même si sa tenue n'a pas été confirmée.
Selon le quotidien américain Wall Street Journal (WSJ) mercredi, Donald Trump a dit aux dirigeants européens le 19 mai que les prochains pourparlers de paix entre Russes et Ukrainiens auraient lieu au Vatican.
Pas de commentaire de l'Ukraine
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a assuré mardi que le pape Léon XIV lui avait confirmé être prêt à accueillir au Vatican des négociations sur l'Ukraine. Interrogé par l'AFP jeudi sur cette possibilité, le porte-parole de la présidence ukrainienne Serguiï Nykyforov s'était refusé à tout commentaire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dit lundi que Kiev "étudiait toutes les possibilités" concernant le lieu pour une nouvelle rencontre bilatérale avec les Russes, notamment "la Turquie, le Vatican, la Suisse".
La Russie et l'Ukraine avaient notamment prévenu qu'elles souhaitaient la mise en oeuvre de l'échange de prisonniers "1.000 contre 1.000" annoncé vendredi dernier en Turquie avant d'envisager de poursuivre les discussions.
Depuis l'offensive russe en Ukraine début 2022, le Saint-Siège est en froid avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, qui soutient ardemment cet assaut et le président Vladimir Poutine.
Les relations entre l'Eglise orthodoxe russe et le Vatican ont été glaciales, voire hostiles, pendant des siècles, et aucun pape n'a jamais visité la Russie.