États-Unis : le Trésor minimise la rétrogradation de la dette par Moody's, «un indicateur à retardement»

Moody’s a abaissé la note de la dette américaine de Aaa à Aa1, une première historique. Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent minimise l’impact en qualifiant Moody’s d'"indicateur à retardement" et rejette la faute sur les dépenses de l’ère Biden, défendant la politique budgétaire de Donald Trump.
L'abaissement de la note de la dette souveraine des États-Unis par l'agence Moody's est un "indicateur à retardement", a réagi dimanche le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, rejetant la faute sur l'administration Biden, tout en exemptant la politique budgétaire de Donald Trump.
"Je pense que Moody's est un indicateur à retardement (...) c'est ce que tout le monde pense des agences de notation", a déclaré M. Bessent lors d'une interview sur la chaîne américaine CNN.
Pour la toute première fois, Moody's a retiré vendredi à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l'a rétrogradée à Aa1, s'inquiétant du gonflement de la dette américaine. La note a été assortie d'une perspective stable.
Le bilan de Donald Trump défendu
Le secrétaire au Trésor a défendu la politique budgétaire de Donald Trump, tout en assurant que les États-Unis "ne se sont pas retrouvés (dans cette situation) au cours des 100 derniers jours", soit depuis le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche.
M. Bessent accuse en effet l'administration de l'ancien président Joe Biden "et les dépenses que nous avons connues au cours des quatre dernières années" d'être à l'origine de cette rétrogradation.
La loi budgétaire au centre de l'attention
Moody's a justifié vendredi sa décision par la hausse de l'endettement des États-Unis et de son coût pour le budget fédéral, remettant également en question "la proposition de loi budgétaire actuellement en discussion" au Congrès américain.
Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d'impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration, et prévoit 880 milliards de dollars de coupes budgétaires sur une dizaine d'années, concernant principalement les programmes d'assurance santé de 70 millions d'Américains aux revenus modestes.
"Nous sommes déterminés à réduire les dépenses et à faire croître l'économie", a assuré M. Bessent sur CNN.
Moody's était la dernière des trois grandes agences de notation à ne pas avoir abaissé la dette américaine et à lui conserver la plus haute note.
Sa concurrente Fitch l'avait dégradé d'un cran, à AA+, en 2023, estimant que les crises politiques à répétition sur le plafond de la dette risquaient d'éroder la gouvernance du pays.
Standard and Poor's Global Ratings avait été la première grande agence de notation à priver les États-Unis du "triple A" en 2011, et n'a depuis pas relevé la note, qui se trouve toujours à AA+.